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    Chapitre 3

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    Orpheline

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    Je regardais autour de moi. Des pierres, rien que des pierres. Je ne connaissais pas cet endroit mais ce que je savais c'est qu'il me faisait froid dans le dos. Cela dit, mes émotions semblaient être celle d'une étrangère. Je me surpris à caresser la pierre et...à la renifler. L'image d'un chien vint à moi et je ne pu retenir un rire moqueur. J'aperçus une lumière vive provenant du bas des escaliers qui s'étalaient devant moi. J'entrepris de les descendre mais j'étais comme scotchée à l'odeur de la pierre. C'était comme sentir le parfum d'une fleur. Soudain, je vis la main qui la caressait changer. De forme ou plutôt de consistance. Je me rappelais soudain, que dans les contes pour enfants on comparait souvent les anericks à des caméléons. Elles étaient capables de devenir ce qu'elles touchaient. Je décollais brusquement ma main du mur, je n'étais pas prête à devenir une femme de pierre.

    Je descendis donc ces maudits escaliers. J'étais perdu dans mes pensées, le souvenir de mes parents brûlait mes entrailles. Je devais les voir, leur parler, leur demander. Savaient-ils ce qu'ils avaient fait?

    Une fois arrivée dehors, je contemplais les environs en essayant de trouver quelque chose de familier. Mais rien. Je ne connaissais rien de cet endroit. Des arbres, encore des arbres et rien que des arbres. Une forêt gigantesque s’étendait dans l’horizon. J’avais froid et mes poils se hérissaient. Mes parents ! Ils me manquaient tant ! Ils ne devaient sûrement pas être au courant de tout ça. Certes, ils avaient voulu que je change mais jamais il n’aurait décidé de perdre leur fille unique. Car j’étais perdue à présent. Je n’étais plus leur fille. J’étais une chose. Une chose que je ne connaissais pas assez pour savoir si j’approuvais ce changement.  Je revoyais les murs. Les beaux murs de mon immense chambre, ceux des cuisines, de la salle de bal et de la chambre de mes parents. Leur chambre dans laquelle je m’étais (trop) souvent réfugiée lorsqu’un cauchemar avait perturbé mon sommeil. La grosse couverture noire, le parfum subtile de ma mère et son haleine fraîche qui m’envahissait lorsqu’elle me chantait les berceuses « réglementaire » de Nevrozland. Foutu pays ! Bande d’idiots au cœur noir ! Je fermais les yeux et je voyais défiler les pièces du château. Une sensation de chaleur m’envahit. Je ne sentais plus la douce odeur des arbres.

    J’ouvrais les yeux et à mon grand étonnement j’étais dans, ce qui semblait être, la chambre de mes parents. Un nouveau pouvoir anerick ? Je n’en avais jamais entendu parler de celui là. Je me promenais dans la chambre comme un enfant dans une fête foraine.

    La belle clarté de cette pièce m’envahit. Je sentais la chaleur se propager dans mon cœur. Revoir cette pièce me rendait si heureuse que les murs semblaient suinter mon bonheur.

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    -         Moira ? 

    La douceur de cette voix me prit aux tripes comme une magnifique chanson d’amour. Je n’avais pas entendu mon prénom depuis si longtemps que j’avais presque oublié qu’il était si joli. Je me retournai lentement comme si le possesseur de ce timbre risquait de disparaître. Ma mère se trouvait sur le pas de la porte. Ses bras étaient affalés le long de son corps comme si elle avait vu un mort dans sa chambre. Elle se précipita vers moi et me serra si fort que ma respiration se coupa nette. Quand elle desserra son étreinte, je pu enfin sentir le doux parfum qui m’avait tant manqué. Son parfum. Puis elle me relâcha si soudainement que je fus secoué.

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    - Vas-t-en chérie ! Ne restes pas surtout ! Il te tuera. 

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    Ses mots m’avaient tranché le cœur et je ne pouvais pas empêcher mes mains de trembler. Elle me regardait comme si sa vision était trouble mais je savais que c’était la peur qui l’envahissait jusque dans ses entrailles. De qui parlait-elle ? Qui était donc ce « il » ? Je ne pouvais me résoudre à faire une conclusion quelle qu’elle soit. Cependant, mon cœur avait tranché. Ce « il » ne pouvait pas être grand monde. Une seule personne pouvait lui correspondre. Mon père. Pourquoi fallait-il que je parte ? Pourquoi voudrait-il me tuer ? Autant de question sans réponse.

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    -  Moira ! Ma chérie, sache que je n’ai rien à voir avec toute cette histoire. Mais, il le fallait pour nous, pour le peuple, pour toi. Il fallait que tout cela change ! 

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    Elle débitait tant de mots à la seconde que mon attention se détacha peu à peu d’elle. « Il le fallait » Mais quoi donc ? Je sentais mon nouveau cœur battre à tout rompre. Mes joues, me semblait-il, allaient prendre feu d’ici très peu de temps. La pièce commença un dangereux manège autour de moi et la voix de ma mère devint un bruit sourd de plus en plus dérangeant.

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    -         Maman…je, j’articulais ces mots avec tant de peine que je vis les yeux de ma mère s’embuer de larmes, je ne comprends rien !

    -         Ma chérie, tu n’es plus des notre à présent. Tu n’es plus humaine.

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    Humaine ? Comment osait-elle ? Se trouvait-elle humaine ? Et mon père ? Et ce peuple fou ? Je n’osais pas ou plutôt je n’arrivais pas à poser ces questions. Mes yeux me brûlaient tandis que mon cœur battait de plus belle. J’étais une anerick, je le savais mais si je ne faisais plus partie des « leurs », que devais-je faire ? Aussitôt, mes yeux se fermèrent contre ma volonté et je sentais mon corps s’évaporer.

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    Lorsque je rouvrais les yeux, ma mère n’était plus là ou plutôt la chambre et tout le reste.

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    J’étais à présent au milieu d’une clairière. Il faisait frais mais cette fraîcheur m’était nécessaire. Le feu de mon cœur semblait avoir trouvé un excitant : ma colère. J’étais si en colère contre ma mère, mon père et contre ce maudit peuple. Les mots de ma mère défilaient dans ma tête tandis que ma haine s’accentuait. Je vis d’immenses nuages noirs recouvrir le bleu du ciel. Des éclairs faisaient maintenant trembler le sol de cette paisible clairière.

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    J’assemblais petit à petit les dires de ma mère et je finis par comprendre. Ainsi, ils avaient voulu me renier ! Tout ça parce que j’aspirais à la joie et que la tristesse ambiante de Nevrozland ne m’atteignait pas. Dans ce cas, pourquoi me changer en créature dépourvue de sentiment heureux ? Pourquoi ne pas carrément me faire exiler ou me tuer dans mon « emballage » naturel ? Je ne comprenais plus rien. Tandis que mes pensées me brûlaient la tête, je cru sentir le poids d’un regard sur moi. Je levais les yeux pour apercevoir le plus bel être que j’eus jamais vu. Malgré ses efforts pour se cacher derrière un arbre, son corps dépassait sur les côtés.

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    -         Je vous vois. Arrêter de vous cacher !

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    J’entendis un soupir puis l’être en question sortit de sa cachette. Il se planta devant moi avec l’air d’un bandit prit sur le fait et son visage se tordit du plus joli sourire forcé qu’il m’eut été donné de voir.

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    -         Je m’appelle Moira, tentais-je.

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    L’être me fixa d’un air dédaigneux et balança ses bras le long de son corps. Il avait de longs cheveux bruns qui semblaient pires qu’emmêler, de grands yeux d’un violet intense et une peau si blanche qu’elle paraissait presque translucide. Je me rendis soudain compte de l’étrange ressemblance avec ma nouvelle image.

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    -         Tu es un anerick ? Retentais-je.

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    Il éclata d’un petit rire cristallin et me regarda comme si je venais de dire la chose la plus absurde qu’il n’eut jamais entendu.

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    -         Les anericks sont des femmes, lâcha-t-il soudain.

    -         Oh ! Et bien, je suis désolé mais tu me ressemble tellement que…

    -         Tu es une anerick ? Toi ?

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    Il avait appuyé sur fort sur le « toi » que je me sentis offusquée.

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    -         Oui, « MOI », appuyais-je finalement. Et « TOI » qu’est que tu es ?

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    Il me fixait intensément avec un air suspicieux.

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    -         Un borhome. Mais si tu étais vraiment une anerick, tu le saurais.

    -         Et bien, je suis pourtant bien une anerick. Et qu’est ce que c’est qu’un borhome, d’abord ?

    -         Ce sont les doubles masculins des anericks, leurs…compagnons.

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    Il hésita tant et si bien sur le dernier mot que je l’interprétais comme du dégoût à mon égard.

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    -         Je suis bien une anerick mais ne t’en fais pas, si j’avais un compagnon ou s’il me prenait l’envie d’en avoir un, il serait beaucoup plus beau que toi.

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    Il ne sembla même pas blessé, sans doute parce qu’il était conscient d’être empiriquement beau, tout comme j’en étais consciente. Son regard se fit plus insistant et j’eus comme l’impression de subir une inspection.

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    -         Dommage ! Tu es plutôt…jolie.

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    Mon étonnement provoqua un gloussement involontaire dans ma gorge.

    -         As-tu dis que j’étais jolie ?

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    Il tourna dédaigneusement la tête.

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    -         Si tu n’aimes pas les compliments, je n’en ferai plus.

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    Je fermais les yeux, bien décidée à partir loin de lui quand je m’aperçus qu’il n’avait même pas dit son nom.

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    -         Et ton nom ? Tu ne le diras pas non plus. Je suppose.

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    Mon agacement s’entendait clairement et j’eus l’impression, pendant une seconde, qu’il allait sourire.

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    -         Talith.

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    Il y avait donc un mot pour appeler cet être étrange de beauté et d’exaspération.

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    -         Et bien, enchantée ! Je pourrai me vanter d’avoir rencontré la personne la plus irritante du monde.

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    Je lui tournais le dos et fermais les yeux cette fois avec l’intention de m’envoler ailleurs. Il saisit mon bras et plongea ses yeux dans les miens.

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    -         Où vas-tu comme ça ?

    -         Je m’en vais. Le plus loin possible de toi.

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    Il se mordit la lèvre inférieure et soupira bruyamment.

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    -         Je suis désolé…enfin…euh…pardon. Tu es née anerick ?

    -         Pourquoi ça ?

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    Est-ce que mon passé d’humaine se voyait dans ma façon d’être ?

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    -         Et bien, les « vraies » anericks ne se vexent pas. Enfin, elles connaissent les borohmes. Elles savent que la gentillesse est un effort pour nous.

    -         Je ne comprends rien. Est-ce que c’est pareil pour les anericks ? Est-ce qu’elles aussi presque incapables de gentillesse ?

    -         C’est ça ! Leur nature est d’être fidèle à leur cœur. Et tout le monde sait que les anericks ont le cœur noir. Tout le monde à part toi.

    -         JE NE SUIS PAS D’ACCORD ! JE SUIS GENTILLE, hurlais-je.

    -         Et bien, ce n’est pas une affirmation qui se hurle généralement.

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    Talith avait raison. Mes émotions n’avaient rien de rose depuis que j’étais cette chose. J’avais provoqué la pluie, l’orage, le feu mais pas un ciel bleu. Mon âme était bien noire.

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    -         Oh ! Mon Dieu ! Je ne veux pas être un monstre.

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    Les yeux de Talith s’écarquillèrent d’étonnement.

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    -         Tu n’es pas une anerick depuis longtemps toi .Comment se fait-il que tu ai bu du vifiol ? Les humains savent que c’est un poison pour eux.

    -         Je ne l’ai pas bu volontairement espèce d’idiot ! Ce sont mes…

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    Je m’arrêtais brusquement. Je n’allais pas raconter ma vie à un étranger. Il ne posa pas de question mais je vis bien qu’il m’observait avec tristesse. J’avais beau essayé de me disculper, j’avais bu volontairement. Même si ce n’était que pour le bonheur de mes parents. Je ne pensais pas que j’allais devenir cette créature, bien sûr, mais je m’attendais bien à un changement. Je voulais oublier que j’étais une anerick, je voulais revenir en arrière mais la pluie qui saupoudra mon visage ne faisait que me le rappeler, puisque c’était ma tristesse qui la provoquait.

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    J’avais presque oublié sa présence, lorsque Talith arracha une sorte de fruit d’un arbre et mordit dedans.

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    -         Tu sais, ce n’est pas si terrible. Tu aurais très bien pu en mourir. Peut d’êtres humains survivent à la transformation. Leur cœur n’est généralement pas assez fort pour ça.

    -         Alors, je préférerais être morte, criais-je.

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     Mes cris résonnèrent dans la clairière et se perdirent entre les arbres. Talith me regardait fixement mais il semblait perdu dans ses pensées.

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    -         Tu te plains d’être en vie. C’est n’importe quoi.

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    Il avait (encore) raison. J’aurai du me plaindre du sort que m’avaient réservé mes parents et pas d’y avoir survécu.

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    -         Que comptes-tu faire alors ? Tu rentres chez, car tu dois bien avoir un chez toi, ou tu me suis ?

    -         Te suivre ? Et pourquoi diable ferais-je une telle chose ?

    -         Et bien, une anerick ne peut pas vivre parmi les humains, tu sais bien…

    -         Quoi ? Que devrais-je savoir encore ?

    -         Tu ne sais vraiment pas ?

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    Il eut l’air déconcerté.

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    -         Les humains vieillissent beaucoup plus vite en notre présence parce que notre temps et le leur est différent.

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    Décidément, je ne comprenais vraiment rien et apparemment il s’en aperçut car il continua.

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    -         Quand un an passe pour un humain c’est un seul de nos jours qui s’est écoulé. C’est pour ça qu’ils disent que nous sommes immortels.

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    Il me regarda encore quelques secondes et finit par me prendre la main.

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    -         Allez ! Viens ! Tu ne peux pas y retourner ! Alors viens !

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  • Chapitre 2

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    Anerick

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    J’étais figée face à mon propre reflet. Comment cette magnifique inconnue avait-elle pu vivre en moi sans que je ne m’en doute ? Comment mes traits, habituellement si insipides, avaient-ils pu devenir si étrangement merveilleux ? Je mis encore quelques longues minutes à me faire (ou à faire semblant en tout cas) à ma nouvelle image. Mes nouvelles mains attirèrent mon attention. Elles était si incroyablement blanches qu’elles me paraissaient presque bleues. Mes ongles ressemblaient plus à des griffes qu’auparavant et mes phalanges me semblaient beaucoup plus fines. Je mis les mains sur mes hanches et remarquait aussitôt un curieux changement. Je ne me souvenais pas avoir déjà sentis les os sous ma peau. Comment était-il possible que j’eus perdu tant de chair en si peu de temps ?

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    Je le savais désormais, les minutes m’étaient comptées. En m’abreuvant de cette dangereuse mixture j’avais, pour ainsi dire, signé pour un coma. Il ne me restait plus qu’à choisir entre une pomme et une aiguille. Cependant, je n’avais aucune envie de sombrer dans un long coma. J’aimais ma vie et ne voulais pas la gâcher. Des larmes vinrent embuer mes yeux, cependant que la colère m’envahissait doucement. Je sentis sur mon épaule dénudée une goutte froide comme l’hivers. Je levais les yeux au plafond pour découvrir un ciel de feu. Pourtant, il émanait de ce feu un froid glacial. Des gouttes de pluies toutes aussi froides tombaient de plus en plus vite sur mes yeux ouverts. Comment cela était-il possible ? Comment pouvait-il pleuvoir dans une pièce fermée ? Et surtout comment des flammes pouvaient-elles brûler au plafond ? Se pouvait-il que mes émotions provoquent de tels événements ?

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    Je me tournais une nouvelle fois vers le miroir. J’inspectais attentivement mon reflet. Les yeux rouges, le teint blanc, les cheveux noirs, les griffes et la maigreur. Un mot me brûlait la langue, cependant je n’arrivais pas à me souvenir ce que tout ça m’évoquait. Le ciel de feu disparut petit à petit. Le froid s’estompa mais ma peau glacée ne se réchaufferait pas avant un petit moment.

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    ANERIK ! Voilà, ce que tout ça me rappelait. Une légende, un conte de fée pour enfant, une fable mais certainement pas une réalité. J’étais pourtant confrontée à mon image. Etait-ce possible que je sois une anerik. Une espèce de fée noire qui était capable de contrôler les éléments. Mais si j’en croyais la légende, ce n’était pas les seuls pouvoirs que je possédais. Avais-je le pouvoir de manipuler les gens autour de moi ? Comment le saurai-je ? J’étais seule dans cette triste pièce. Je ramassais la bouteille de vifiol sur le sol et sentis le goulot. Comment avais-je pu boire dans cette bouteille sans savoir ce qu’elle contenait vraiment ? L’odeur du goulot n’était pas celle du vifiol. Le parfum qui s’en dégageait ressemblait à un mélange d’épices et de…de… Je n’arrivais pas à mettre un nom sur ce fruit qui m’était, sans que je sache pourquoi, très familier. Giroboise ! Un fruit très répandu dans les forets défendus de Nevrozland. Un  fruit qui pousse uniquement sur les territoires anerik.

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    Mes parents m’avaient-ils piégé ? Où n’étaient-ils pas au courant de ce complot ?

    Je restais figée face au miroir ma bouteille de vifiol à la main. Je sentais une chaleur subite sur ma peau argentée. Je levais une nouvelle fois les yeux au plafond pour découvrir un ciel éclatant. Un soleil digne des plus beaux jours d’été brillait à présent au-dessus de ma tête. Ce soleil était à l’image de l’idée qui avait traversé mon esprit quelques secondes auparavant. Mes parents ne pouvaient pas être les conspirateurs au quel cas leur plan tomberai à l’eau. Si j’en croyais la légende, les aneriks avaient le pouvoir de traverser les murs. Je pris donc ce qui me restait de courage et entreprit de faire comme si la grande porte noire était ouverte.

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    Je sentis soudain ma peau frissonner. Le bois de la porte me transperça mais la douleur n’était pas au rendez-vous. Cela ressemblait plutôt à la sensation de plongée dans l’eau sauf que dans ce cas ci l’eau était solide.

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    Je rouvris les yeux et à mon grand bonheur, j’étais de l’autre côté de la porte.


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  • Chapitre premier

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    La princesse de Nevrozland.

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    Il était une fois dans une cité pas très lointaine, une princesse célibataire. Ses parents, le roi et la reine de Nevrozland espéraient plus que tout au monde avoir des petits enfants, mais au fil des ans ils perdaient espoir. Les raisons de son célibat endurcit était très clair pour les monarques : la princesse avait tout pour déplaire au peuple de Nevrozland. Elle était très belle, riait très souvent et adorait les jours de grand soleil. Ses cheveux étaient d’un blond éclatant, ses yeux d’un bleu hypnotisant et son corps était sûrement celui d’une déesse égarée.

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    Un jour, ses parents décidèrent de prendre les choses en mains. Ils firent conduirent la princesse dans la plus haute tour de la cité et la firent enfermer avec ce qui selon eux devrait remédier au plus vite à cette immonde gaîté qui envahissait leur fille.

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    Ils prièrent leur plus fidèle serviteur, Mezzano, d’aller porter le petit déjeuner à leur fille. Ils lui donnèrent pour mission d’ajouter un somnifère à son café latte, sirop vanille, crème fouetté et nappage caramel.

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    Le lendemain, Mezzano obéit aux ordres donnés. Il porta son petit déjeuner à la princesse et attendit devant la porte. Il attendit une bonne demi-heure puis entra doucement. La princesse était affalée sur le bord de son grand lit, la moitié de son déjeuner gisant sur le sol. Il l’a prit donc avec lui sur son cheval et l’emmena dans la pièce de la plus haute tour de la cité.

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    Deux jours plus tard…

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    -         Oh ! Ma tête quelle horreur !

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    C’est ce qu’on appelle un sacré mal de crâne. J’ouvre légèrement les yeux et les premières images qui me parviennent sont plutôt flous. Je me relève doucement pour éviter d’accentuer mon mal de tête et me redresse à l’aide de mes coudes.

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    - Mais qu’est ce que c’est que cet endroit ? Où suis-je ?

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    Des murs noirs, des bougies pour seul éclairage et des bouteilles d’alcool partout autour de moi. Je me lève d’un coup pour inspecter les environs de plus près. A ma gauche, se trouve une armoire à pharmacie. J’ouvre la petite porte : Fentanyl, Morphine, anabolisant, antidépresseurs…pas vraiment l’armoire à pharmacie idéale.

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    Des livres sont empilés sur le sol : « Le suicide mode d’emploi », « Devenez anorexique en 10 leçons », « Commettre un meurtre sans laisser de trace »…

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    A mesure que je tournais dans ma prison, je réalisais que mes oppresseurs voulaient me pousser au suicide, au meurtre ou pire à la lecture. Sans même avoir besoin de réfléchir plus longtemps j’arrêtais mes soupçons sur mes parents.

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    Je remarquais soudain, une enveloppe qui n’avait pas attiré mon attention auparavant. J’ouvris cette dernière et en sortait une feuille de papier rouge sang :

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    « Ma chérie,<o:p></o:p>

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    Nous t’aimons plus que notre propre vie mais nous ne pouvons plus te voir sourire sans avoir des nausées. Sache que si nous faisons tout ça, ce n’est que pour ton bien.<o:p></o:p>

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    Tu trouveras sous le lit tout ce dont tu as besoin. <o:p></o:p>

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    Tu as le choix :<o:p></o:p>

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    -Manger la pomme empoisonnée, t’endormir pendant 10 ans et attendre ton futur époux.<o:p></o:p>

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          -Te piquer le doigt avec l’aiguille, dormir pendant 50 ans et attendre ton époux.<o:p></o:p>

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    Toutefois, avant de prendre cette décision tu devras prendre une bouteille d’alcool de ton choix, faire le mélange médicamenteux de ton choix et t’enivrer. Si tu ne prenais pas ce breuvage  la pomme et l’aiguille pourraient te tuer.<o:p></o:p>

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    Nous t’aimons de toute notre âme.<o:p></o:p>

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    Papa et Maman. »<o:p></o:p>

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    Je me dirigeais vers le lit et sortit d’en dessous un petit coffre noir. Il s’ouvrit avant même que je n’essaye de le prendre. Il contenait :

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    -         une pomme noire

    -         une aiguille qui semblait rouillée

    -         ainsi qu’un petit mot « Nous t’aimons »

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    Que faire ? J’étais enfermée ici, sans aucune possibilité de sortir avec deux solutions :

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    -         Mourir de faim et de soif (quoi qu’avec l’alcool je tiendrais un petit moment)

    -         Ou faire ce que m’ordonnaient mes parents et devenir celle qu’ils aimeraient…

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     Je me dirigeais vers les bouteilles : Rissia, hubil, wakiol, vifiol… j’optais pour le                          vifiol. Dans l’armoire à pharmacie, je pris un mélange sans savoir ce que je prenais vraiment.

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    J’avalais donc courageusement ma mixture et ressentit instantanément un effet étrange dans mon corps. Je me tournais brusquement vers le vieux miroir pendu au mur et remarquais d’horribles changements.

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    Mes cheveux poussaient à une vitesse incroyable, ils ne s’arrêtèrent qu’une fois au bas du dos. Je remarquais qu’ils fonçaient de plus en plus jusqu’à ce qu’ils soient noirs ébène. Je m’approchais du miroir pour constater que mes yeux bleus étaient de l’histoire ancienne. Ils étaient devenus d’un rouge éclatant, des traits violets apparurent sous mes yeux et le changement de mon visage ne fut complet qu’avec un teint de porcelaine.

    Soudain, je fus prise dans un tourbillon si froid que j’eu l’impression que mes os gelaient. Mon agresseur invisible me plaqua contre le sol et arracha mes vêtements. J’étais secouée de frissons incontrôlables, je tentais en vain de me débattre et je sentis de grandes mains froides étreindre mon corps gelé puis plus rien.

    Une fois passés les frissons, je tentais de me lever. Je me redressais face au miroir pour découvrir la fin de ma transformation :

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    Les veines de mes bras étaient si foncées en comparaison de ma peau blanche qu’elles apparaissaient clairement. Mes doigts, aussi blancs que le reste, étaient recouverts de dentelle noire. Je portais autour du cou une sorte de jarretière assortit à mes gants. J’étais affublée de la plus belle robe triste du monde, un corset rouge et noir mettait mon décolleté blafard en valeur et les jupons noirs transparents laissaient entrevoir mes jambes laiteuses.

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    J’étais devant cette inconnue qui me semblait pourtant si familière bien que cette beauté infernale ne m’ait jamais frappée auparavant.

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